La circulation au Vietnam : les choses à savoir

Pour quiconque arrive pour la première fois dans le pays, la circulation au Vietnam est sûrement une des choses les plus dépaysantes. Les deux-roues grouillent de partout sans ordre apparent. Ça klaxonne, ça roule dans tous les sens, ça accélère, ça ralentit, ça contourne, ça dépasse par la droite, ça dépasse par la gauche, sans que personne ne trouve à redire. Il faut dire que dans ce chaos apparent règne quand même un certain équilibre. Voilà le mot-clé : l’équilibre. Et nous allons vous expliquer quelques trucs à savoir pour bien comprendre cet équilibre.

circulation au vietnam

Tout d’abord, il faut savoir que lorsqu’on se retrouve à l’intérieur de la circulation, en suivant le flot de la masse, cela fait beaucoup moins peur que lorsqu’on regarde de l’extérieur. J’ai déjà emmené plusieurs fois un ami ou un membre de ma famille sur ma moto, et après quelques minutes, la conclusion est toujours la même : être sur une moto (en tant que passager), c’est-à-dire être acteur de cette circulation, fait beaucoup moins peur que de la regarder depuis un bus ou un trottoir en tant que simple spectateur. Dans ce chaos apparent, il existe quelques règles que la plupart des Vietnamiens respectent.

En France, la bienséance (et le code de la route) veut que l’on fasse preuve d’altruisme sur la route : un automobiliste laissera traverser un piéton ; un véhicule arrivant d’un axe secondaire devra laisser passer les véhicules roulant sur l’axe principal ; en montagne, un véhicule qui descend devra s’arrêter pour laisser passer le véhicule montant. Bref, il y a toute une liste de règles à respecter pour savoir qui a la priorité. Point de cela au Vietnam ! Je dirais que, sans aller jusqu’à dire que l’égoïsme règne en maître sur la route, il faut savoir faire abstraction de toutes ces règles que l’on a apprises en France. Mais comment faire ?

Pour traverser : n’hésitez pas

Tout d’abord, pour traverser, il faut choisir le bon moment : celui où il n’y a pas de quatre-roues. N’attendez pas que le flot de motos ralentisse, vous risqueriez d’attendre longtemps. Mettez-vous bien à angle droit, tournez votre tête sur la gauche, et avancez tout en regardant sur la gauche. Ne vous inquiétez pas, les deux roues vous éviteront. S’il le faut, levez la main pour que les motocyclistes vous voient de loin. Arrivé au milieu de la route, tournez votre tête sur le côté droit et continuez. Allez-y doucement, mais surtout, il ne faut ni hésiter ni courir. Gardez aussi en tête qu’une moto peut toujours arriver en contresens. En centre-ville, la circulation est assez lente et donc, les risques sont minimes. Il faut faire plus attention lorsque l’on traverse de grands axes éloignés du centre.

En moto : restez sur vos gardes

Si vous savez faire du vélo, il vous sera facile de conduire une moto. En tant qu’utilisateur quotidien d’un deux roues au Vietnam, j’aurais une foultitude de conseils à vous donner, mais le principal est le suivant : restez en permanence sur vos gardes. La circulation au Vietnam est telle qu’un véhicule peut arriver de n’importe où n’importe quand. Par facilité, même si c’est dangereux, beaucoup de personnes roulent à contre-sens (sur le côté de la route, mais à contre-sens quand même). Ceux qui tournent ne regardent quasiment jamais dans leur rétroviseur et ne mettent que rarement leur clignotant.

Un manque de civilité ?

Il est inutile de pester contre l’incivilité des Vietnamiens au volant. Il faut savoir que le niveau d’éducation est encore faible au Vietnam, et que la très grande majorité des conducteurs ne connaissent que la circulation au Vietnam. Ils n’ont aucune idée de la façon de conduire dans d’autres pays, alors que pour nous, nous faisons obligatoirement une comparaison avec la circulation en France qui est complètement différente.

Le mystère des rétroviseurs

Vous pouvez commencer par rouler en vélo, ou en moto mais lentement. Observez bien et vous apprendrez comment reconnaitre une personne sur le point de changer d’axe : il tourne légèrement la tête du côté où il va tourner. Oui, je n’ai toujours pas compris pourquoi ils n’arrivent pas à utiliser les rétroviseurs, ce qui évite de tourner la tête, mais c’est comme ça et il faut faire avec. C’est aux personnes qui se trouvent derrière d’éviter celui qui va tourner, et non à celui-ci de faire attention à ceux qui arrivent par derrière. Il faut quand même dire que les rétroviseurs ne sont pas si inutiles que ça : ils servent de miroir pour se recoiffer ou se maquiller, quand ce n’est pas pour chercher les points noirs ou blancs sur son visage…

La priorité sur les routes du Vietnam

Vous verrez aussi que les voitures se considèrent toujours prioritaires sur les deux roues, comme ces dernières voient les piétons comme inférieurs. Personnellement, je fais toujours attention à ne pas me retrouver sur la « trajectoire » d’un bus ou d’un camion, qui sont pour moi les plus dangereux, quittent à m’arrêter sur le bord de la route quelques secondes. Ça m’est arrivé seulement 2 ou 3 fois en 5 ans, mais c’est pour vous montrer qu’il faut toujours faire attention. En règle générale, vous ne devrez vous concentrer que sur ce qui se passe devant vous, en faisant confiance aux personnes qui se trouvent derrière.

Le klaxon est votre ami

Klaxonner au Vietnam n’est pas une marque d’incivilité. Je dois vous avouer que même après plusieurs années à rouler quotidiennement sur les routes du Vietnam, je suis assez agacé par les klaxons à tout-va. À vue de nez, je dirais que 80% des coups de klaxon sont complètement inutiles et ne servent qu’à vous rendre sourd un peu plus chaque jour. Mais ils peuvent parfois s’avérer utile, comme lorsque la personne devant vous roule en zigzagant au milieu de la route, une main sur le guidon et l’autre en train d’écrire un SMS, ou lorsqu’un personne tourne au dernier moment sans signe avant-coureur alors que vous étiez en train de la dépasser. Klaxonner dans ces cas-là permet d’éviter des accidents.

Griller les feux rouges, rouler sur le trottoir

J’entends assez souvent dire que les Vietnamiens ne s’arrêtent pas au feu rouge. Je ne dirais pas que c’est complètement faux, mais 95% des Vietnamiens respectent les feux tricolores. Dans certaines configurations particulières comme un carrefour à trois voies, ce chiffre peut tomber très bas. Je ne vous recommanderais que trop de toujours respecter les feux rouges, même si vous voyez toutes les motos passer. Et lorsque vous passez au feu vert, faites attention que personne n’arrive de l’autre axe et grille le feu qui est rouge pour lui.

Dans le code de la route vietnamien (oui, il existe), tourner à droite au feu rouge est autorisé pour les deux-roues. Et enfin, s’il vous plait, ne roulez pas sur les trottoirs. Je vois parfois des Occidentaux le faire « car on est au Vietnam », mais c’est interdit, et ce n’est pas parce que les Vietnamiens conduisent dangereusement qu’il faut les imiter.

Pour conclure cet article, je voudrais vous dire qu’il est tout à fait possible de conduire sans problème au Vietnam. Je roule quasi quotidiennement depuis 5 ans avec une moto et je n’ai eu aucun accident ni même un seul accrochage (je touche du bois). Il faut dire que je ne roule pratiquement qu’en ville, où la circulation reste quand même assez lente. Mais n’oubliez jamais que la route est très dangereuse au Vietnam, d’autant plus si vous êtes sur de grands axes à l’extérieur des villes. Il y a quand même environ 15.000 morts chaque année sur les routes du pays, soit presque deux morts par heure. C’est beaucoup. En France, la route tue un peu plus de 3.000 personnes par an (ce chiffre était, dans les années 70, au même niveau qu’au Vietnam aujourd’hui). Ayez une moto en bon état, un casque si possible intégral, soyez prudent et lancez-vous à l’aventure !

Nos 5 conseils pour conduire en toute sécurité :

1) soyez en permanence sur vos gardes
2) ayez une moto en bon état de marche
3) achetez un casque intégral, plus chers que les casques normaux, mais ils protégeront efficacement en cas de chute
4) prenez le temps de vous habituer et de comprendre les mécanismes de la circulation au Vietnam
5) conduisez en respectant les régles de base : vitesse limitée, clignotant, respect de la signalisation…

2 réflexions au sujet de “La circulation au Vietnam : les choses à savoir”

  1. Hello, pour avoir fait tout le nord à moto je me permets d’ajouter une petite précision. Il y a presque toujours une « piste cyclable » sur la droite de la chaussée, qu’il faut quitter pour dépasser, et c’est là qu’on rencontre le plus grand danger: Les bus! En effet, si les voitures sont dangereuses parce que personne ne sait vraiment conduire proprement, les chauffeurs de bus sont des psychopathes qui dépasseront n’importe comment même si vous êtes en face, à vous d’être attentif en permanence comme indiqué dans l’article. Notons également que si les autoroutes (en voie d’amélioration) sont payantes pour les quatre-roues, elles sont gratuites pour les deux-roues (xe mai).

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  2. Conduisant actuellement au Vietnam, il est vrai que la circulation y est très dangereuse mais tout de même abordable lorsqu’on en comprend les mécanismes ou lorsque l’on a déjà un peu d’expérience de conduite.
    Un point particulièrement important pour moi serait de noter que les deux-roues arrivant par la droite sur les axes ne regardent pratiquement jamais la route en s’insérant. Il faut être extrêmement vigilant par rapport à ces derniers.
    Sur les routes en dehors des villes, il faut effectivement prêter attention aux quatre-roues et surtout les poids lourds (bus, camions etc.) qui doublent la grande majorité du temps sans considérations pour la sécurité des deux-roues (même sur une chaussée très étroite, le contre-sens est monnaie courante).
    Ne considérez rien comme acquis côté sécurité et soyez sûr vos gardes.
    Super article,

    Drive safe 😉

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